Le conservatoire
Un conservatoire de l’abeille noire dans le Perche
En 2011 le CETA abeille noire de l’Orne s’est rapproché du Parc naturel régional du Perche avec lequel il a établit un partenariat dans le but de créer un conservatoire génétique de l’abeille noire dans le Perche.
35 colonies ont été installées sur le territoire de la maison du parc, à Courboyer et ses alentours proches.
Une équipe d’une dizaine de bénévoles s’y retrouve chaque semaine en saison pour gérer les colonies, confectionner des essaims, pratiquer l’élevage.
En 2014 un état des lieux des colonies du Perche a été dressé. Ainsi un millier de colonies y a été répertorié et géo localisé. Ce gros travail d’inventaire était nécessaire avant d’envisager une analyse significative et représentative de ce cheptel.
Dans le même temps nous sollicitions monsieur Lionel Garnery, enseignant chercheur au CNRS, spécialiste de l’abeille noire, à qui nous avons demandé de nous établir un protocole de prélèvements d’abeilles à fin d’analyses qui nous renseignent sur le degré d’appartenance de nos abeilles au standard abeille noire.
Un conservatoire suppose un secteur suffisamment vaste et recelant un assez grand nombre de colonies pour garantir un maximum de diversité.
2 zones ont été tracées autour de Courboyer :
Une première zone de 3 kilomètres de rayon, sensée être la plus investie par le CETA et accueillant un nombre de colonies compatible avec les ressources de cet environnement. Cette zone est aussi appelée « zone sanctuaire » Aucune sélection ne doit s’y pratiquer et les colonies qui ont besoin d’être nourries ne peuvent pas l’être plus qu’elle n’ont produit.
La 2ème zone dite « zone tampon » a pour but de protéger la 1ère. Elle s’étend sur 12 kilomètres au delà des limites extérieures de la première zone. Là non plus la sélection n’est pas souhaitée mais sera plus difficile à imposer.
Les apiculteurs qui se situent sur le territoire du futur conservatoire ont été contactés et sont tenus régulièrement au courant de l’avancée du projet. Un texte a été rédigé pour expliquer la démarche, les objectifs les moyens. Invités à l’approuver, plus de la moitié des apiculteurs de la zone conservatoire ont déjà signifié leur accord.
La dernière réunion d’information a eu lieu en juillet 2015.
Quelque 550 colonies ont été répertoriées dans la zone des 15 kilomètres de rayon. 353 colonies ont été échantillonnées, en partie grâce au concours d’une étudiante ayant effectué un stage de 4 mois financé par le Parc, durant la saison 2015. La totalité des colonies de la 1 ère zone a été analysée.
Les analyses dont nous avons les premiers résultats sont de 2 ordres :
- Une analyse mitochondriale dont le but est de déterminer l’origine maternelle de la colonie (colonie ou reine non importée)
- Une analyse microsatellite qui indique le degré éventuel de métissage
Des analyses analogues avaient été pratiquées en 2004 sur 200 colonies réparties dans tout le département. Les bons résultats obtenus nous avaient encouragés à envisager la création d’un conservatoire.
La bonne surprise au vu des premiers résultats obtenus (220 résultats mitochondriaux et 146 résultats microsatellites) aussi bons qu’en 2004 nous réjouissent et nous font espérer une situation idéale un bon fonctionnement de notre conservatoire.
Ainsi, au vu de ces premiers résultats, qui demande bien sûr à être confirmés, l’origine noire des souches atteint et dépasse les 90% tandis que le métissage est de moins de 10 pour cent
A cela nous pouvons avancer plusieurs raisons : Sauf rares exceptions, le Perche n’est pas une zone qui attire les transhumants et l’apiculture pratiquée est pour l’essentiel « traditionnelle » L’autre raison principale tient certainement à la politique de sauvegarde et de promotion de l’abeille noire que la section abeille noire de l’U A O puis le CETA “Abeille Noire de l’Orne” a développé depuis sa création en 2002.